Cette formation musicale s’est créée autour de Demetrio Stratos puis s’est affirmée grâce au talent de Patrizio Fariselli et des autres membres Giulio Capiozzo, Ares Tavolazzi, Paolo Tofani.
Une histoire d’expérimentation musicale parmi les plus engagées et les plus intéressantes. Leur parcours présente un intérêt multiple et nous rappelle que la musique peut être un instrument politique, un moyen pour intervenir sur des sujets de société, pour participer au débat public et à la formation d’une conscience collective.
Mario Tozzi, vulgarisateur scientifique et Enzo Favata, musicien. Une nouvelle production du Roma Jazz Festival à partir de plusieurs récits tantôt scientifiques, tantôt musicaux qui
se marient au fil d’une mise en scène intelligente. À cette occasion, Mario Tozzi proposera plusieurs thèmes en lien avec l’écologie à la lumière des dernières découvertes et Enzo Favata présentera des morceaux pour la plupart improvisés en s’inspirant d’un héritage folklorique qui mêle éléments jazziques et traditions musicales du monde entier.
Dès ses débuts, Alexander Hawkins s’est fait remarquer par sa façon bien à lui de jouer du piano, qui mêle des éléments de musique classique, hard bop, pop et swing, dont le résultat est des plus agréables.
Ce pianiste anglais raffiné passe avec désinvolture de grands crescendos à des notes à peine prononcées et évolue entre de longues boucles d’accords et des incursions free. Il a souvent recours à la répétition mais sans jamais exagérer et son jeu avec les pédales crée un effet d’organe. Il est accompagné par Hamid Drake, batteur expérimenté, délicat et d’une inflexible précision mais non moins versatile. À la recherche constante et instinctive du son, qu’il poursuit en se servant de mille objets, baguettes, tambours, cymbales, ainsi que de tissus sur les peaux, son immanquable marque de fabrique. C’est un concert hypnotique qui s’annonce, circulaire et intense, où deux lignes parallèles se cherchent continuellement l’une l’autre jusqu’à se rejoindre.
Salvador Sobral est le chanteur qui a conquis le public et le jury du Festival de l’Eurovision, voyant ainsi son nom porté au premier plan dans le paysage musical européen.
Son morceau « Amar Pelos Dois », écrit par sa sœur Luísa est connu et joué dans le monde entier. Après un grave problème de santé qui l’a tenu loin des concerts pendant plusieurs mois, le chanteur est revenu sur scène lors de la finale du Concours Eurovision de la chanson en 2018 à Lisbonne, dans un duo avec son idole, Caetano Veloso puis, en 2019, il a publié son deuxième album en soliste Paris, Lisboa. Sobral a une voix extraordinaire, il a du timbre et de la technique, il appuie les phrases de la langue portugaise ondoyante avec la sensibilité d’un interprète de jazz. Dans sa façon d’évoluer sur scène, où chaque geste n’existe que pour accompagner la chanson, dans son attitude complètement anti pop, tout en lui est spontané et sincère.
Roberto Fonseca, le pianiste cubain, ex Buena Vista Social Club, présente son neuvième album Yesun. Dans ce projet, il combine une grande variété de styles – jazz, musique classique, rap, funk
et même reggaeton et électronique – et se joue de toutes les conventions. Un concert en trio, avec le percussionniste Raúl Herrera et le bassiste Yandy Martínez Rodriguez. Yesun est un jeu de mot qui évoque le symbole de l’eau. Une eau tirée du puits de la tradition afro-cubaine et restituée avec une touche de modernité et de clairvoyance. De même que l’eau, porteuse de vie, est mouvante dans la forme, la musique de Fonseca coule depuis les sons du passé jusqu’à ceux de la modernité et mêle la musique beat, spoken words, claviers à la voix typée de Roberto, faisant de Cuba un espace sans frontières.
Luca Aquino trio, avec Manù Katchè comme invité spécial, et les visuels de Mimmo Paladino et les textes de Giorgio Terruzzi. Le trompettiste Luca Aquino raconte en musique la vie des grands noms de la boxe: de Carnera à Muhammad Ali,
en passant par Sugar Ray Robinson, Nicolino Loche, Carlos Monzon, et jusqu’à Tyson. Il se sert de toutes les notes de jazz pour relater les luttes, les victoires mais aussi les grands échecs de ces athlètes entrés dans le mythe de la boxe. La musique de Luca Aquino, avec les visuels du grand artiste Mimmo Paladino, chef de file de la Trans-avant-garde italienne, et les textes de Giorgio Terruzzi, une des plumes les plus brillantes et connues du journalisme sportif italien, arrive à mettre en lumière l’homme qui se cache derrière le grand champion, avec ses fragilités, ses rêves et ses échecs. Six histoires de boxeurs pour six incroyables paraboles de vie, où gagner ou perdre n’a pas tellement d’importance mais ce qui compte vraiment c’est d’arriver à monter sur le ring.
e titre de l’album prend son nom de Sula, l’île au large des côtes occidentales de la Norvège, d’où Molvær est originaire, et de Madiana, synonyme de Martinique, lieu d’origine du père de Cinelu.
L’album rend hommage à Manu Dibango, Tony Allen et Jimmy Cobb. Cinelu doit sa célébrité internationale aux albums de Miles Davis comme We Want Miles ou Amandla. Il a travaillé avec les Weather Report, Herbie Hancock, Pat Metheny, Sting, Santana, Lou Reed et Laurie Anderson. Nils Petter Molvær est une des personnalités les plus importantes du jazz européen. Son voyage à travers les paysages inexplorés de la musique comprend près d’une dizaine de disques, dans lesquels il a expérimenté plusieurs combinaisons entre sonorités acoustiques et électroniques. Tous deux sont passés maîtres de la visualisation du son et de la transformation du visible en audible. Leur intérieur musical embrasse la terre entière mais le son rauque et nuageux de la trompette de Molvær évoque le froid boréal et le feu rythmique chez Cinelu est celui de l’Amérique latine et de l’Afrique. Avec « SulaMadiana », ils ont réussi à trouver leur espace commun.
Yilian Cañizares fait partie des violonistes, chanteuses et compositrices contemporaines les plus intéressantes. Sans jamais trahir ses origines, elle mélange intelligemment les rythmes jazziques, classiques et afro-cubains à sa voix hors du commun.
Que ce soit sur scène ou en studio, bien peu d’artistes sont aussi talentueux qu’elle. Yilian, née à La Havane et établie en Suisse, a un grand respect du passé, une sensibilité tournée vers l’avenir et un sourire toujours présent. Le 15 novembre 2019, elle a sorti son dernier album Erzulie, chez Planeta Y qu’elle a elle-même fondée, du nom de la déesse haïtienne de l’amour et de la liberté. Avec cet album, Yilian Cañizares, sensible depuis toujours aux droits civils et aux droits des femmes, apporte son tribut à toutes les femmes qui vivent en cette époque particulièrement compliquée.
« Être une femme aujourd’hui dans cette société est un grand défi. Je pense qu’il est de mon devoir en tant que femme, Artiste et être humain de m’engager pour la défense des droits des femmes et des droits civils dans le monde entier : égalité des rétributions, mêmes facilités d’accès à la scolarisation, lutte contre les violences en tout genre, plus forte présence des femmes aux postes de pouvoir mais surtout respect de notre indépendance et de notre intégrité morale. »